Le verdict de Ciné Live sur le film Spider-Man.
 
Le magazine Ciné Live donne trois "yeux" au film, ce qui signifie: "Un très bon moment en perspective"
Spider-Man
Etats-Unis - De Sam Raimi - Avec Tobey Maguire, Willem Dafoe, Kirsten Dunst, James Franco, Rosemary Harris, Cliff Robertson, J.K. Simmons, Ted Raimi, Bruce Campbell... - Scénario: David Koepp, daprès la bande dessinée Marvel de Stan Lee et Steve Ditko. - Production: Laura Ziskin et Ian Brice - Distribution: Columbia Tristar Films - Durée: 2h01 - Sortie :12 Juin
 
Délicat, l'exercice de porter à l'écran un super-héros de bande dessinée. Pour un Batman (ceux de Tim Burton, du moins), deux ou trois Superman et un X-MEN, combien de producteurs et de réalisateurs abandonnèrent des projets acquis à prix d'or, développés des années durant en pure perte? Même Cameron en personne, un téméraire pourtant, abdique ainsi à l'idée de tisser une nouvelle toile à Spider-Man. Après la BD originale de Stan Lee, plusieures séries d'animation et une série télé en live aussi sotte que Kitsch, pas évident de trouver la solution qui protège du ridicule du collant moule-burnes. Car ce qui marche sur le papier ou en toons ne fonctionne pas forcément en dur. La solution, Sam Raimi semble l'avoir trouvée. Son secret? Un mélange assez harmonieux de dérision et de sérieux, de délires numériques et de tourments de l'âme, d'affection pour ses personnafes et d'intérêt pour les possibilités nouvelles des effets spéciaux.
S'il marche sur un fil, le cinéaste joue les noctambules avec humilité, habileté. Mais Raimi garde bien l'équilibre et cela lui permet aujourd'hui de prétendre à une très honorable réussite. Oh bien sûr James Cameron aurait probablement hissé le super-héros plusieurs étages plus haut, mais qu'importe. Fort de sa vertuosité technique retrouvée, Raimi illustre avec le punch qui s'impose dans les débuts cinématographiques de Sider-Man, alias Peter Parker, un étudiant piqué par une araignée radioactive.
Tandis que dans La Mouche de Cronenberg Jeff Goldblum voit son humanité régresser au bénéfice de l'insecte, l'araignée de Sam Raimi abandonne ses qualités au profit de l'humanité. Résultat: Au terme de quelques amusants tâtonnements, remis au traumatisme culpabilisant de l'assassinant de son Oncle Ben, Peter Parker apprend la maîtrise de ses superpouvoirs. Qu'il utilise désormais contre le Bouffon Vert, combinaison de la gargouille et du Joker de Batman, lequel supervilain s'affirme être le Mr. Hyde de Norman Osborn, un industriel de l'armement. Un méchant pathétique que le scénario ne condamne pas au manichéisme de rigueur, pas plus qu'il ne relègue au rang de faire-valoir Mary Jane, la petite amie du super-héros et son ami/rival, Harry Osborn. Ce qui contribue à donner au film plus de coeur que l'on en croyait capable. Bonne surprise aussi que le choix de Tobey Maguire, dont le physique ordinaire participe paradoxalement à la crédibilité des ses exploits. En dépit d'une certaine complaisance technique dans un tout-numérique frénétique qui réduit  la portée de certains effets, Spider-Man réussit donc avec brio son examen de passage au cinéma.
 
En deux mots: Sous la caméra inspirée de Sam Raimi, les aventures de Spider-Man prennent un relief émouvant, sans compter des effets spéciaux très réussis.
 
Article paru dans le Ciné Live n°58 de Juin 2002, et écrit par Marc Toullec.
 
 
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