Critique parue dans Paris Match et écrite par Alain Spira
 
L'araignée fait mouche
"Spider-Man de Sam Raimi"
 
Après "Superman", "Batman" et "Rain Man" (un intrus s'est caché dans cette liste, sauras tu le retrouver?), c'est au tour de l'homme araignée de nous faire retomber dans la toile de notre enfance. Cette adatptation de la mythique bande dessinée créée en 1962 par Stan Lee et Steve Ditko a déjà battu tous les records d'entrées au box-office américain. Et ce n'est que justice pour ce justicier qui, pendu à ses fils comme Tarzan à ses lianes, saute de building en gratte-ciel à travers la jungle new-yorkaise pour sauver des vies et punir les vilains. Initiatique, le film nous montre le passage de l'adolescence à l'âge adulte d'un étudiant timide. (Tobey Maguire); qui, piqué par une araignée génétiquement modifiée, va subir une incroyable métamorphose. Mais, en devenant un surhomme, il va devenir un homme. "Plus quelqu'un a de pouvoir, plus il a de responsablités", lui a laissé comme devise en héritage son tonton tuteur. Aussi, quand le bouffon vert, un homme transformé en diable volant par un accident de laboratoir secret (Willem Dafoe) sème la terreur en ville, l'homme araignée prend la mouche. Tobey Maguire est parfait dans le rôle titre, bien assorti à Kirsten Dunst, en jolie héroïne romantique. Mais c'est Willem Dafoe, dans la rôle du méchant, qui s'impose, un fois de plus, comme un acteur hors du commun. A l'exception de quelques trucages numériques un peu grossiers, les affets spéciaux sont bluffants. Si vous vous laissez prendre au jeu de ce compte de fées dont la naïveté un peu kitsch est habilement contrebalancée par des scènes d'action saisissantes, vous passerez deux heures d'émerveillement. "Spider-Man", c'est un incroyable coffre à jouets que l'on a pas ouvert des années et qui délivre soudain des plaisirs oubliés depuis l'enfance.